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EDHEC > Vie associative > Interview de Marie Legrand, Co-Présidente de Women in Finance

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Bonjour, Marie, peux-tu te présenter ?

Bonjour ! J’ai fait une classe préparatoire ingénieure (PCSI/PC) et je suis rentrée en AST1 (Pré-Master) à l’EDHEC à Lille. Comme j’ai choisi la filière Financial Economics, j’ai suivi mon Master 1 à Nice. Pendant mon année de césure, j’ai fait deux stages en vente de produits structurés. Le premier chez Natixis à Paris et un deuxième à Londres chez JP Morgan. Ensuite, j’ai été prise en « summer » en trading chez JP Morgan. Actuellement, je suis en Master 2 Financial Markets à Nice spécialité sales, trading. J’ai eu une offre à la fin de mon « summer » et j’enchaine sur un poste en trading en août.

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Qu’est-ce qui t’a poussée à intégrer cette association Women in Finance à l’EDHEC ?

Pendant mon année de césure, je ne savais pas ce que je voulais faire. J’avais candidaté à un évènement de networking chez JP Morgan et j’y ai entendu parler une trader très motivée. Même si à ce moment-là le trading ne m’intéressait pas, elle était tellement enthousiaste que je m’y suis intéressée. Pour le choix de mon « summer », j’ai beaucoup hésité entre les spécialisations sales et trading. Je ne pensais pas être assez compétente pour faire du trading et c’est en parlant avec une autre trader qu’elle m’a convaincue que j’en avais les moyens. Je me suis rendu compte que ces deux femmes m'ont vraiment aidée à façonner ma carrière et m’ont poussé à la réussite. Cependant, lorsque je regardais la salle de marchés pendant mes stages, il n’y avait que peu de femmes en trading.

La représentation est très importante et c’est pour cette raison que j’ai décidé d’intégrer Women in Finance (WinFin). Je suis convaincue que même si on est brillant et qu’on a les capacités, on ne se sentira pas à sa place si on ne voit pas des personnes qui nous ressemblent réussir dans ces postes-là.

Pourquoi t’être présentée à la Présidence de cette association ?

L’association est très jeune, auparavant c’était un département de l’EDHEC Student Finance Club (ESFC – association à Nice spécialisée en finance). Je me suis donc faite recruter pour faire partie du département Women in Finance qui réunit 13 personnes, dont deux co-leaders. Nous nous sommes rendu compte que nous voulions vraiment faire partie de la promotion des femmes plutôt que de celle de la connaissance en finance donc nous avons décidé de créer une entité à part, une association séparée tout en gardant les valeurs et le nom de WinFin. 

 

En quoi consiste la Présidence d’une association ? Qu’est-ce que ça implique pour toi ?

Cela implique de gérer tous les conflits à l’intérieur de l’association, surtout ceux engendrés par la séparation avec l’ESFC nous concernant. Des membres de cette entité ne préféraient pas s’en séparer et d’autres voulaient garder cet esprit WinFin et être indépendants. Les présidentes ont donc dû parler avec le reste de l’association et comprendre pourquoi il y avait un désaccord. La Présidente est aussi celle qui favorise la cohésion de l’équipe, l’intégration des personnes dans d’autres équipes, il faut aller les voir individuellement et s’assurer que le projet continue. Enfin, il y a aussi un aspect administratif et relationnel avec l’EDHEC.

 

Comment sont organisés les recrutements dans votre association ?

C’est une association récente, nous organisons donc les recrutements à l’aide des réseaux sociaux (Facebook et LinkedIn). En général, nous faisons passer un ou deux entretiens pour vérifier que le ou la candidate soit en adéquation avec les valeurs de l’association. Dans les années à venir, nous allons développer la communication pour ouvrir la possibilité de candidater à un plus grand nombre d’étudiants. Actuellement, nous travaillons sur la création de notre nouveau site internet. Pour les recrutements, nous n’avons pas de politique de recrutement clairement définie pour l’instant et s’il y a un besoin pendant l’année nous sommes toujours ouverts pour accueillir de nouveaux membres. 

 

Quels évènements organisez-vous ?

Notre but est la promotion des femmes et de la diversité dans le milieu de la finance. Pour ce faire nous organisons notamment des interviews de femmes qui travaillent et réussissent dans ce milieu. Nous avons eu la chance d’interviewer Soliane Varlet, gérante de fonds chez Mirova qui gère notamment le fonds Women Leaders Equity ciblant l’égalité et la promotion des femmes. Nous collaborons aussi avec l’EDHEC dans des évènements en ligne comme en décembre l’interview d’Ana De Pro, CFO d’Amadeus IT Group. Par ailleurs, un nouveau webinaire aura lieu dans quelques jours. De plus, nous lançons cette année un partenariat avec différents lycées dans le cadre des cordées de la réussite dont l’objectif est de promouvoir et de partager avec les étudiants notre passion pour la finance et leur montrer que c’est une voie accessible à tous et à toutes.

 

En tant que Co-Présidente de Women in Finance, est-ce que tu remarques une certaine féminisation de la finance ? 

C’est difficile à dire, c’est un sujet dont on parle beaucoup. Lorsqu’on regarde, il y a beaucoup de stagiaires recrutées qui sont des femmes et les entreprises mettent beaucoup l’accent sur la diversité. Cependant, si on regarde une salle de trading de plus près, il n’y a que très peu de femmes notamment dans les postes les plus quantitatifs et dans les positions managériales elles sont très peu représentées. Il y a certes une plus grande reconnaissance et les personnes sont plus conscientes de ce qu’il se passe, cependant cela reste un processus d’amélioration continue.

 

Comme tu as fait des stages en finance de marché, je suis curieuse de savoir : à quoi ressemble une salle de trading ?

C’est un énorme open-space avec des rangées de bureaux les uns à côté des autres avec entre 3 et 6 écrans d’ordinateur pour chaque poste de travail. D’un point de vue extérieur, on me demande souvent pourquoi j’ai besoin de tant d’écrans, c’est une question d’habitude à prendre, à la fin on ne peut pas se passer de ces écrans. Lorsque j’étais en stage, j’ai dû faire quelques jours en télétravail et avec un seul écran c’est beaucoup plus compliqué de travailler.

 

Est-ce qu’une femme t’inspire particulièrement ?

Oui, celle qu’on appelle la Wolfette de Wall Street : Lauren Simmons. Pendant deux ans (2017 à fin 2018) elle était la seule femme trader au New York Stock-Exchange (NYSE). À 22 ans, elle est ainsi devenue la plus jeune femme et la deuxième Afro-Américaine de l’histoire de Wall Street. Sans aucune expérience en finance et avec un diplôme en biologie, rien ne la prédestinait à devenir trader. Elle a dû lutter pour gagner le respect de son secteur et grâce à ses capacités, elle a réussi. Elle dit lors d’une interview une phrase poignante : « I am here, I have a voice and you are gonna listen to me » (Je suis là, j’ai une voix et vous allez m’écouter), ce qui montre sa détermination. Elle est aujourd’hui très engagée dans la promotion des femmes et de la diversité, elle offre notamment de nombreuses conférences pour partager son expérience. Je pense que la représentation est un point très important et la réussite d’une femme en salle de marché ouvre la voie aux autres femmes.

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