EDHEC > Programme Grande École (PGE) > Être AST1
Les grandes écoles de commerce ont compris, depuis longtemps maintenant, l’avantage qu’elles pouvaient tirer de l’élargissement du recrutement. En ouvrant ses admissions au monde universitaire et aux étudiants des classes préparatoires non commerciales, les écoles comme l’EDHEC ont pu recruter des étudiants issus d’horizons divers avec des centres d’intérêt hétéroclites. Zoom sur les AST1 à l’EDHEC.
Des parcours variés
Si l’étudiant venu de prépa a classiquement suivi une formation commerciale pendant 2 ou 3 ans, le propre des AST réside dans la diversité de leurs origines. Cyriam et Alexis ont tous deux été en prépa, l’un scientifique où il se spécialisait en physique, et l’autre en D2, formation très orientée maths/économie, dont le débouché naturel est l’ENS Saclay. Certains étudiants AST de l’EDHEC ont fait des études de biologie ou de droit.
« J’étais en prépa D2, mais mon objectif était de faire une école de commerce », dit Alexis. Si sa prépa menant souvent à des études d’économie, la formation qui était dispensée correspondait plutôt bien aux épreuves au concours, comme celle de maths. « Aujourd’hui, on peut choisir entre maths, microéconomie et droit, mais à l’époque, il n’y avait que maths. Ma formation en prépa m’a bien aidé ». Cyriam, aujourd’hui en M1, était lui entré en prépa scientifique dans le but de devenir ingénieur. « J’aimais les maths et la physique, alors je voulais approfondir ces matières ». Alors qu’il décide de khûber, il apprend d’un ami que sa formation lui permet de passer le concours de l’EDHEC, qui est réputée pour sa formation en finance. « J’aimais déjà beaucoup les maths, alors je me suis dit que ça pouvait me plaire ».
Préparation volontaire et involontaire aux concours
Si la démarche de l’inscription au concours de l’EDHEC est, dans tous les cas, motivée par la perspective d’étudier le commerce et la finance, la préparation aux concours à proprement parler est souvent, en amont, inconsciente. Cyriam et Alexis s’accordent sur ce point : si l’épreuve d’anglais exige une mise au point dans les mois qui précèdent le concours, une bonne partie des révisions a déjà été réalisée du fait de l’importance de ces matières dans leur formation antérieure. « L’anglais, j’en faisais tout le temps en cours en prépa, pareil pour les maths », dit Alexis. « L’épreuve ressemble beaucoup à une khôlle d’anglais, donc il n’y a rien de surprenant », abonde Cyriam.
La difficulté principale est donc celle de l’épreuve de synthèse. « J’ai dû la préparer de mon côté, parce que ça n’existe pas vraiment en prépa », rapporte Alexis. Cyriam note qu’il a dû se baser sur des livres et des manuels pour se préparer de son côté. Il y a ensuite les oraux, qui demandent de façonner sa présentation, de rendre claire sa motivation, et de se mettre en valeur lors de l’épreuve d’interactions, tout en restant en harmonie avec les autres candidats. Cette épreuve en interaction est celle qui est, pour maints candidats, la plus difficile à appréhender. Alexis se rappelle : « Par groupe de six, on passe devant un jury de trois personnes qui sont soit des professeurs, soit des professionnels du privé […] on fait une étude de cas à six, c’est un petit travail avec un peu de lecture, des données, et on doit en discuter en groupe, faire des propositions. Si on est timide, il faut savoir se mettre en avant, et si on est extraverti, il ne faut pas être trop écrasant ».
Une fois l’admission acquise…
Le temps de l’admission est, tout d’abord, celui d’une réflexion sur le concours AST1. Alexis comme Cyriam considéraient que, n’étant pas parfait, il pouvait être amélioré d’une manière ou d’une autre. Pour Cyriam, il s’agit principalement de modifier la stratégie de communication de l’école : les prépas scientifiques n’étant pas considérées comme le public cible des écoles de commerces, elles y font rarement de la publicité. Sans son camarade dont un ami avait passé le concours de l’EDHEC, Cyriam n’aurait pas pris connaissance de la possibilité qui lui était offerte. L’EDHEC a, depuis 2020, affirmé sa volonté de cibler plus que par le passé les préparationnaires au profil plus « matheux », qui correspondent parfaitement à la spécialisation en finance de l’école[1].
Pour Alexis, le concours souffrait d’un défaut majeur qui était celui du choix des épreuves. Les trois matières à l’écrit, anglais, LV2 et maths, étaient inamovibles ; les profils juridiques et littéraires étaient ainsi d’emblée écartés. Cette critique a été entendue par l’administration de l’école, qui a réformé la procédure d’entrée l’année suivante pour donner un choix d’épreuves, entre maths, microéconomie et droit. De quoi approfondir encore la diversification des profils. Alexis et Cyriam, entrés par la même porte, empruntent aujourd’hui des chemins différents, correspondant à leur vocation respective : Alexis a intégré le sélectif double diplôme entre l’EDHEC et Sciences Po Lille pour travailler à la jointure du public et du privé ; Cyriam poursuit son objectif initial, celui de travailler dans le secteur du sport.
Timothée GARCENOT
Étudiant du double diplôme Sciences Po Lille - EDHEC, il suit également des études de philosophie.